Échanges avec la nouvelle Présidente de l’Université de Nantes

Contexte sanitaire oblige, c’est en visioconférence que François de Rugy a pu échanger vendredi avec Carine Bernault, Présidente de l’Université de Nantes, accompagnée de Serge Defois, son directeur de cabinet. Un contact qui fait suite à l’élection de Carine Bernault en juillet dernier, en succession d’Olivier Laboux. L’occasion échanger sur les différents enjeux - actuels comme futurs - de l’Université de Nantes.

Continuité des cours et précarité étudiante

Le premier enjeu, particulièrement actuel en ces temps de résurgence de l’épidémie de coronavirus, concerne la continuité des cours et la précarité étudiante. Pour assurer la continuité pédagogique, les enseignements seront désormais dispensés en ligne et cela au moins jusqu’à début décembre. Chacun mesure le poids psychologique que représente un arrêt des enseignements pour les étudiants, qui sont par ailleurs confrontés, pour une part grandissante d’entre eux, à une précarité inédite.

Cette précarité touche tous les domaines de la vie, qu’il s’agisse des dépenses de santé, ou encore du coût de la vie pour les transports ou l’alimentation. Une épicerie solidaire a par ailleurs été montée par un étudiant de la faculté de droit sur le campus du Tertre à Nantes : son succès témoigne de la réalité d’un besoin qui mérite pleine attention.

Un travail de concertation au sein de l’Université de Nantes s’ajoute aux différentes mesures mises en place par le gouvernement, pour répondre au mieux aux difficultés rencontrées par les étudiants.

Rappelons que l’État a engagé un dispositif de lutte volontariste contre la précarité des étudiants. Au-delà des mesures prises depuis 3 ans (augmentation des bourses, suppression de la cotisation au régime étudiant de sécurité sociale), des réponses aux conséquences de la crise sanitaire ont été adoptées : une aide de 200 € est versée depuis le début du mois de juin aux étudiants, boursiers comme non boursiers, dès lors qu’ils ont perdu leur travail ou leur stage d’au moins deux moins, donnant droit à gratification. Cette aide concerne 800.000 jeunes au total. Par ailleurs, les étudiants boursiers percevront avec la mensualité de bourse de décembre une prime de solidarité exceptionnelle de 150€, sans démarche à faire de leur part. Enfin, les restaurants universitaires proposent aux boursiers des repas à un euro, depuis la rentrée de septembre.

Orientation financière et rénovation de certains sites de l’Université

Ces enjeux urgents auxquels doit faire face l’Université ne sauraient éliminer les préoccupations plus profondes concernant cet établissement. Un travail de concertation est mené par la présidente de l’Université de Nantes pour discuter de l’orientation financière future de l’établissement.

S’agissant du budget, les préoccupations sont nombreuses, car d’une part des travaux de rénovation et de valorisation de certains sites (comme le campus Joffre, qui abrite une partie des formations de l’IUT de Nantes) se font de plus en plus pressantes, et que, d’autre part, les ambitions de l’Université de Nantes sont grandes : l’objectif étant d’en faire un pôle d’excellence européen.

Le projet de la « Nouvelle Université »

C’est une des priorités affichées que de poursuivre le développement de cette université et notamment la création de ce que la communauté académique appelle désormais la « Nouvelle université ». Le projet consiste à fédérer les divers acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche à Nantes, autour de différents établissements (CHU, Inserm) et écoles (Centrale, Beaux-Arts, Ecoles d’Architecture). Il s’agit de faire de Nantes un nouveau pôle d’excellence académique afin d’associer l’Université aux nouveaux besoins du territoire. L’initiative entend refaire pleinement de l’Université un parcours attractif pour les étudiants. Pour Nantes, après le temps de l’implantation des Grandes Écoles, celui des coopérations renforcées, voici probablement venu celui du décloisonnement de l’offre de formations supérieures.