ÉDITO : l’écologie est l’affaire de tous

Le second tour des élections municipales a rendu son verdict. Organisé dans des conditions exceptionnelles, après le confinement et trois mois et demi après le premier tour, ce scrutin a enregistré une abstention considérable, et marque un succès indéniable de candidat écologistes.

Pour la République en Marche, ce scrutin a tout d’un rendez-vous manqué, et il sera nécessaire de tirer collectivement les leçons d’un processus de désignation des candidats et de définition d’une stratégie qui a visiblement failli.

Mais revenons à l’essentiel : les résultats, et cette percée des listes écologistes.

Ces performances traduisent la force des préoccupations d’une partie de l’opinion face aux urgences climatiques et de protection de l’environnement. Les écologistes qui accèderont demain aux responsabilités municipales devront y répondre, tout comme il leur faudra prendre en compte l’ensemble des questions auxquelles les maires sont confrontés : emploi et développement économique – dans un contexte de crise économique inédite -, sécurité, logement… La liste est longue de sujets sur lesquels les nouveaux élus sont désormais au pied du mur. C’est aussi sur ces questions qu’ils seront jugés aux actes.

Mais force de constater que ce scrutin n’illustre pas – pas encore ? – l’émergence d’une écologie réellement populaire :  le mouvement de « verdissement » des équipes municipales demeure pour une large part circonscrit aux grandes métropoles et, dans une moindre mesure, à quelques villes moyennes.

Et dans ce contexte, les travaux de la convention citoyenne pour le climat représentent un atout considérable : travaillées par des citoyens représentatifs de toutes les catégories d’âge, toutes les classes sociales mais aussi de tous les territoires qui dessinent la diversité de la société française, leurs propositions permettent de tracer un chemin qui rassemble réellement autour des enjeux écologiques.

Le Président de la République, dès ce lundi, a clairement fixé la méthode pour concrétiser ces propositions : voie réglementaire pour l’action relevant du seul gouvernement, voie législative pour ce qui procède du Parlement, voie référendaire pour modifier la constitution et pour surmonter d’éventuels blocages dans le processus parlementaire.

En transformant la convention citoyenne, instance de proposition, en comité de suivi de la traduction concrète des mesures, avec droit de regard et d’alerte sur les suites qui leur seront données, le Président pousse à son terme la logique de démocratie délibérative qui avait prévalu à la mise en place de la convention.

En préfigurant la mise en place d’autres conventions citoyennes, sur d’autres sujets d’avenir, sous la responsabilité d’un conseil économique et social entièrement réformé, le Président engage une évolution profonde du fonctionnement-même de notre démocratie.

Au vu de la désaffection des Français envers le vote, cette évolution démocratique apparaît indispensable : aux parlementaires de la majorité désormais de la soutenir et de la concrétiser. Je sais qu’ils y sont, que nous y sommes prêts.