ÉDITO : Convention Citoyenne pour le Climat : un travail utile avant de passer aux actes

Lorsque, sous l’autorité du Président de la République et du Premier ministre, j’ai contribué à la mise en place de la Convention Citoyenne pour le Climat, les sentiments les plus répandus chez les commentateurs naviguaient entre incrédulité et indifférence.
Et de fait, c’est dans une forme d’indifférence que les 150 citoyens tirés au sort ont, pendant plus de 400 heures, travaillé ensemble, confronté leurs points de vue et leurs expériences, entendu scientifiques et spécialistes du climat. Les neuf mois de travaux qui les ont réunis ont pourtant été retransmis sur internet, les auditions auxquelles ils ont procédé étaient toutes disponibles. Les étapes et l’organisation de leurs travaux également.
Quand je lis aujourd’hui certains commentateurs qui feignent de découvrir ces travaux, je ne peux m’empêcher de penser que notre système politico-médiatique, trop souvent concentré sur des questions subalternes ou des polémiques aussi stériles que fugaces, devrait se remettre en cause. On ne peut en permanence en appeler à plus de clarté dans les prises de décision et ignorer dans le même temps les outils de démocratie participative mis en place dans la plus totale transparence.
Quel que soit le jugement porté sur le résultat des réflexions de la convention, la moindre des choses serait que tous ceux qui aujourd’hui les accablent de critiques commencent par les remercier pour cet engagement citoyen remarquable, pour ce temps consacré à une question qui nous concerne tous, alors qu’il aurait pu l’être à leurs loisirs, à leurs vies personnelle et familiale.
Ce travail désintéressé, ces points d’accord dégagés ne se limitent pas aux quelques sujets qui ont fait ces derniers jours polémique. Toutes les propositions sont désormais entre les mains de tous – et en premier lieu des parlementaires. Les conclusions de la Convention citoyenne sont une base de travail sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour renforcer, compléter, améliorer les politiques mises en œuvre en faveur de l’écologie.
J’entends les critiques émises sur les propositions formulées. Et je n’ai pas de difficultés à dire que je pense que certaines d’entre-elles méritent d’être retravaillées pour être pleinement efficaces. Mais je retiens également de cet exercice vivifiant que, lorsqu’on offre la parole à 150 citoyens représentatifs de toutes les classes d’âge, les territoires et les classes sociales de la société française, les propositions formulées sont sources de débats.
Ces débats sont une bonne chose : ils sont l’honneur de la démocratie, et ils sont aussi la condition d’une écologie efficace, débarrassée des solutions toutes faites dans lesquelles elle s’enferme trop souvent.